Etude de la double pénalité de pauvreté en France – 2023

etude-double-penalite-action-tankEn 2023, les ménages français les plus pauvres paient en moyenne 700 € plus cher par an l’accès aux mêmes biens et services que les consommateurs médians. Cette double peine accentue la précarité de ces ménages modestes, dont les dépenses sont déjà contraintes par le contexte inflationniste.

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Constats

Réalisée en partenariat avec le Boston Consulting Group, la Délégation interministérielle à la Prévention et à la Lutte contre la Pauvreté, et la Banque Postale, cette nouvelle édition de l’étude évalue la double peine moyenne à 700 € par an pour les ménages des 2 premiers déciles de niveau de vie, soit 10 semaines d’approvisionnement alimentaire. 90 % de ce montant est concentré sur cinq postes de dépense : le loyer, les charges et l’énergie, la mobilité, les assurances et les emprunts.

Ce chiffre masque cependant de fortes disparités de profils et de situations : pour 1 million de Français·e·s (soit 8% des ménages des 2 premiers déciles de niveau de vie), la double pénalité représente plus de 1 500€ par an, soit un montant deux fois plus élevé que la moyenne.

Témoignage d’Adama

Leviers de réduction de la double peine

Il existe des mécanismes de soutien mais ces derniers peuvent être améliorés, notamment sur le non-recours, pour exemple à l’APL. En simplifiant les démarches et en mettant en place une attribution automatique, le taux de non-recours se verrait limité. Des approches volontaristes et collectives d’entreprises peuvent aussi être un outil majeur de lutte contre ce phénomène.

Du côté des aides publiques, des leviers d’amélioration existent pour minimiser la double peine à la racine. Par exemple sur les aides sociales, 37 % des foyers éligibles n’ont jamais recours à l’APL, ce chiffre monte à 72 % pour les étudiants. Simplifier les démarches et mettre en place des attributions automatiques limiterait le taux de non-recours aux aides, avec in fine une réduction significative de la double peine sur les catégories de dépenses concernées.

Les entreprises ont également un rôle à jouer pour réduire la double peine des ménages les plus modestes. Si la concurrence entre acteurs peut permettre d’étoffer une gamme de produits et de services pour le même prix, ou bien de baisser les prix, ces mêmes acteurs peuvent également décider de proposer des offres solidaires et inclusives. Sur les frais bancaires, une piste envisageable serait d’améliorer la prévention de la fragilité financière afin d’éviter les frais d’incidents bancaires, en mettant en place des dispositifs de détectio

n précoce des clients fragiles financièrement et en sensibilisant ces clients à l’offre spécifique permettant de plafonner les frais d’incidents bancaires. Une communication transparente envers les consommateurs est essentielle pour réduire la double peine, car elle contribue à lever certains biais cognitifs qui conduisent à un surcoût.

Méthodologie

Cette 3ème édition de l’étude repose sur une étude méthodologique inédite combinant un volet quantitatif réalisé par le BCG et l’Action Tank et un volet enquête réalisé par OpinionWay et l’Action Tank :

  • Le volet quantitatif est fondé sur la littérature existante sur la double peine et vise à approfondir la méthodologie et les données utilisées pour sa quantification (actualisation des données, intégrations de nouvelles doubles peines et révision des prévalences). La méthode de calcul en trois étapes repose sur le tronc commun des dépenses d’un ménage représentatif du premier décile issues de l’enquête BdF de l’Insee.
  • Le volet enquête repose sur un sondage réalisé par Opinion Way pour le compte de l’Action Tank auprès de 1000 ménages des deux premiers déciles de niveaux de vie en France (50% par internet et 50% par téléphone) représentatifs. Cette enquête permet de mieux cerner quelle est la réalité de la double peine des Français, en mesurant plus finement la prévalence de la double pénalité sectorielle, la distribution de la double pénalité totale, et en analysant leurs déterminants.

 

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